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  • Photo du rédacteurCyrille Guerin

à propos du bonheur

Dernière mise à jour : 16 mars 2022

On cherche le bonheur comme quelque chose de grand et d’absolu. Une quête pour quelque chose qui nous permettrait d’être dans un état de nirvâna permanent. On en oublie que le bonheur est partout près et dans chaque chose dans chaque indivu que l’on croise. Même le pire personnage peut nous apporter le bonheur de comprendre qui l’on est et de s’en réjouir. Il y’a cette histoire du musicien que j’adore et qui est une histoire vraie : Un musicien de rue était debout dans l’entrée de la station « L’Enfant Plaza » du métro de Washington DC. C’était un matin froid, en janvier 2007. Il a joué durant 45 minutes. Pour commencer du Bach, puis l’Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach. A cette heure de pointe, il était près de 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot. Après trois minutes, un homme d’âge mûr a remarqué qu’un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s’est arrêté quelques secondes puis il est reparti en accélérant. Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : sans s’arrêter, une femme a déposé le billet dans sa soucoupe. Quelques minutes plus tard, un quidam s’est appuyé sur le mur d’en face pour l’écouter mais regardant sa montre il a recommencé à marcher. Il était clairement en retard. Celui qui a marqué le plus d’attention fut un petit garçon d’environ trois ans. Sa mère l’a tiré, pressée, mais l’enfant s’est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement sa mère l’a secoué et agrippé vivement afin qu’il reprenne le pas. Toutefois, en marchant, l’enfant a gardé la tête tournée vers le musicien. Durant les trois quarts d’heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l’écouter un temps. Il a récolté en tout et pour tout 32 dollars ! Quand il a eu terminé de jouer personne ne l’a remarqué. Personne n’a applaudi. Une seule personne l’a reconnu, sur plus de mille. Personne ne se doutait que ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs musiciens sur terre. Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars ! Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « à guichet fermé » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place. C’est une histoire vraie ! L’événement Joshua Bell, jouant incognito dans une station de métro, a été organisé par le « Washington Post » dans le cadre d’une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d’action des gens. Les questions étaient : Dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la beauté ? Nous arrêtons-nous pour l’apprécier ? Pouvons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu ? Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être : Si nous n’avons pas le temps pour nous arrêter et écouter l’un des meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d’autres choses exceptionnelles passons-nous ? Contemplez la vie, appréciez ce qu'il y a à chaque instant et ne passez sous aucun prétexte auprès de ce bonheur.

Sat nam

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